Par Boris Rodesch
Alors que les Red Lions viennent de s’envoler pour Mendoza, en Argentine, où ils affronteront deux fois l’Allemagne et deux fois l’Argentine en ouverture de la Pro League 2022-2023, nous avons téléphoné à Max Van Oost, le jeune prodige du Watducks, 48 heures avant la première rencontre des Red Lions face à l’Allemagne.
Comment se déroule ton premier voyage international officiel avec les Red Lions ?
J’avais déjà participé à deux stages à l’étranger. Le premier à Las Palmas, il y a un an et demi, et puis, l’hiver dernier, nous étions allés au Chili et en Argentine, pendant un petit mois. Ça se passe très bien, c’est très professionnel et le niveau pendant ces stages est aussi super élevé, il faut s’habituer mais c’est top.
Un mot sur les conditions d’entrainement, les infrastructures et l’ambiance qui règne au sein du noyau des Red Lions ?
Les journées sont magnifiques, les soirées sont un peu plus fraîches, aux alentours des 20 °C, et la nuit, ça descend jusqu’à 8°C. Notre hôtel se situe à 15-20 minutes du terrain d’entrainement. Les infrastructures sont très belles, il y a une tribune existante en béton, et ils ont aussi ajouté des grandes tribunes. Je ne sais pas combien de personnes elles peuvent accueillir, mais c’est plutôt grand. Nous sommes arrivés lundi après-midi, il y a une très bonne ambiance, on a pas mal de meeting, et entre temps, soit on se repose, soit on joue aux cartes.
Retour sur ta première sélection avec l’équipe nationale A, lors d’une rencontre amicale contre la Russie en 2019 ?
C’était un match où il y avait seulement 4-5 joueurs de l’équipe A qui avaient été sélectionnés. Il y avait une majorité d’U-21. Nous nous étions imposés mais je ne me souviens pas du résultat. Avant la rencontre, les joueurs plus âgés nous avaient donné notre maillot de façon symbolique, pour fêter notre première sélection.
Avais-tu eu droit à une sorte de bizutage ?
Lors du stage à Las Palmas, nous étions plusieurs à découvrir les Red Lions. Les plus anciens m’avaient rasé les cheveux et nous avions du faire une série de petits jeux, à la façon d’un baptême.
Avec quel joueur partages-tu ta chambre ?
Thibeau Stockbroekx et Arno Van Dessel. Normalement, on peut choisir, mais cette fois-ci, c’était un peu comme ça se mettait en fonction des autres chambres. Comme tous les joueurs le disent, peu importe avec qui on se retrouve dans sa chambre, c’est d’office bien.
Les plus anciens du Watducks ont-ils facilité ton intégration dans le groupe ?
Oui, que ce soit Vincent Vanasch, John-John Dohmen, Simon Gougnard et particulièrement Gauthier Boccard, puisque c’est lui qui a joué le plus longtemps au Wat et que nous jouions encore ensemble lorsque j’ai intégré les Red Lions. Après, l’ensemble du groupe a tout fait pour que je puisse m’intégrer rapidement, en dehors ou sur le terrain, mais aussi sur les points tactiques, ils sont toujours derrière moi pour être certain que tout soit bien clair.
Retrouvez Gauthier Boccard avec les Red Lions, ça doit te faire plaisir…
C’est triste qu’il soit parti du Wat… Cela fait du bien de le retrouver et d’évoluer à ses côtés. Il m’a coaché depuis les U-14, et c’est aussi avec lui que j’ai joué mes premiers matches en DH, on s’entend vraiment très bien.
Comment occupes-tu ton temps libre à Mendoza ?
Je regarde des séries, on joue aux cartes et à des jeux de société comme Perudo. Sinon, on passe simplement du temps ensemble avec l’équipe.
Peux-tu nous décrire votre journée type ?
Aujourd’hui par exemple, on s’est levés vers 8 heures 30 et on a mangé notre petit déjeuner vers 9 heures 30. Puis, nous nous sommes réunis pour un long meeting où nous avons évoqué les objectifs de ces quatre rencontres de Pro League, mais aussi la façon dont on va gérer les quelques semaines qui nous séparent encore de la Coupe du monde. Nous avons enchaîné avec une séance de musculation avant de manger le repas du midi et de nous reposer dans nos chambres entre 16 et 18 heures. Enfin, nous terminerons la journée avec une session d’entrainement nocturne sur le terrain.
Quel est l’objectif de ces quatre confrontations contre l’Allemagne et l’Argentine ?
L’idée est surtout de bien se préparer pour la Coupe du monde en ajustant les points tactiques. Si l’objectif principal est donc d’être prêt en Janvier, nous sommes ici pour gagner les quatre matches. C’est très important pour la confiance. En plus, on va jouer deux fois l’Allemagne qui fera justement partie de notre groupe à la Coupe du monde. Ces deux rencontres doivent nous permettre de les analyser sans trop dévoiler nos différentes tactiques. Il faut bien gérer cet aspect-là car ce n’est pas facile de trouver le juste milieu. Quoi qu’il en soit, l’équipe a toujours faim de victoire.
Avec la Coupe du monde qui approche et les JO de Paris en 2024…ça signifie aussi que tu vas désormais devoir consacrer la quasi-totalité de ton temps au hockey. Es-tu prêt à embrasser définitivement cette carrière de sportif semi-professionnel ?
Oui, je suis prêt à vivre ça à fond même si je ne suis pas encore certain d’être sélectionné pour ces deux grandes compétitions. Il y a du monde, ça va être compliqué. Si le groupe s’est déjà bien réduit pour ce déplacement en Argentine, je vais devoir me battre pour avoir ma place. Cela fait plus d’un an que je me consacre presque entièrement au hockey. J’étudie encore sur le côté, je finis mes études en marketing à l’EPHEC cette année et j’ai aussi commencé des études en sport management à la Johan Cruyff Institute, où je suis un programme en ligne. Ce n’est pas toujours évident mais c’est important pour moi d’avoir d’autres choses que le hockey.
En tant que défenseur central, il ne sera pas facile de s’imposer dans une équipe qui compte en ses rangs deux des meilleurs back centraux au monde ?
Ils n’ont pas tout gagné pour rien, c’est clair. La ligne d’arrières est vraiment bien chargée. Avec les Red Lions, quand je joue, je suis d’ailleurs aligné sur les ailes, ce qui est logique vu la qualité de la défense centrale… Je n’aime pas trop parler de concurrence au sein d’une même équipe mais disons qu’elle est très saine.
Quelle est ta relation avec les deux Arthur ?
Très bonne, ils communiquent tous les deux beaucoup. Ils me transmettent leur expérience et j’apprends énormément à leurs côtés. Au final, tous les défenseurs du groupe ont une expérience de dingue et un certain bagage dont je peux profiter pour me développer.
Si tu pouvais choisir un « skill » de l’un ou l’autre Red Lions ?
Je prendrais la vision du jeu d’Arthur Van Doren et le mental de Vincent Vanasch.
Tu suis aussi les traces de ce héros, ton papa Michel (plus de 100 caps en équipe nationale), tu y penses ?
Oui, j’y pense, même si comme il le dit lui même, le hockey est devenu un tout autre sport. Je sais aussi qu’il est très content de me suivre. Toute ma famille joue au hockey et c’est une fierté de savoir qu’ils sont tous derrière moi. C’est aussi vraiment chouette que notre nom puisse continuer d’exister en équipe nationale.